Qu'on se le dise pour de bon : la paix est impossible, du moins pour cet univers.
Comme si cela avait la moindre importance, mon nom est Drezhl'got Meniel. Cela fait exactement 240 cycles que je côtoie des gens qui croient encore aux utopies à propos de la Paix. Ils me donneraient envie de gerber. Je préfère garder la réalité en face de moi, ça m'évitera le désappointement dans un temps futur.
Je ne suis pas à ma place dans ma propre communauté. Tous ces gens qui pronent un amour et un respect commun sont véritablement cernés d'illusion. Il m'a suffit de vivre suffisament de cycles hors de ma terre natale pour le savoir. En faite, je l'ai quittée volontairement, conscient de la violence et de la haine que portent toutes races envers les autres. Ni la parole, ni les actes ne changeront l'ordre établi : toute race aspire à la destruction et la domination de toutes les autres afin de vivre en paix. Les Scarrans, au moins, n'ont pas peur de le montrer. Même la menace de John Crichton d'utiliser l'arme à vortex n'a pas réussi à former une paix durable : déjà, les PeaceKeepers et les Scarran commencent à comploter dans le dos de l'autre. Je ne dis pas que l'équipage du Moya n'a pas réussi à accomplir quelque chose : maintenant, il y a encore plus de factions qui combattent. Même certains peuples ont des conflits internes.
Finalement, devant cette immensité de violence, j'ai décider de jouer le jeu proposé par la vie : je me suis engagé comme mercenaire, espion et assassin pour le compte des plus payants. Ôter la vie m'indiffère, tant que je ne me fasse pas prendre.
Pour l'instant, je dois rencontrer mon employeur dans un vaisseau de plaisance. Nous allons discuter de mon prochain emploi et des modalités de paiement. J'ai entendu parler d'un échange militaire avec la Résistance se passant sur le même vaisseau. Peut-être y a-t-il un rapport, et peut-être pas. Je m'en fiche.
Il n'y a pas grand chose dans cet univers qui me distraie. C'est pour ça que j'essaie de travailler le plus souvent possible : ça m'empêche de trop réfléchir et de faire le point sur ma vie pour diriger mon attention sur ce que j'ai à faire. Le boulot d'espion et d'assassin est bien dans ce sens : il faut être sans arrêts aux aguets, guetter pour ne rien perdre de la situation et garder son esprit en éveil jusqu'à ce qu'on doive agir. Le tout doit se faire rapidement, avec une minutie extrême. Ensuite, le plan de sortie est tout se qui importe. En plus de cela, il faut aussi savoir comment s'infiltrer sans éveiller la méfiance et les systèmes de détection. On peut me considérer choyé dans ce sens : je suis capable de sentir instictivement le danger et de brouiller les capteurs technologiques avec ma force intérieure. Il faut bien que l'énergie spirituelle serve à des choses plus subtiles, parfois. Ça minimise les risques. Mais loin de moi l'idée de négliger une bonne préparation en faveur de mes pouvoirs. Ces derniers ne me servent que lorsque le plan dérape.
Il a été facile d'intégrer ce vaisseau. Ma présence est passée inaperçue, donc mon nom ne sera pas inscrit dans les registres des passagers : je n'existe techniquement pas ici. D'ici quelques arns, je pourrai sortir et me fondre parmi les passagers. Il restera juste à attendre l'appel de cet employeur ou bien un contact direct avec lui. Il est mieux de m'offrir un emploi qui m'occupera un bon bout de temps.
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